Villa Abd-el-Tif

La villa a été construite par un dignitaire du pouvoir deylical au xviiie siècle. Le premier acte qui en fasse mention date de 1715 et la décrit comme « campagne sise au quartier El Anasser par Bab Azoun, au-dessus de la fontaine du Hamma ».

En 1717, Ali ben Mohammed Agha la vend à Sidi Ali ben Mohammed el-Sabbagh, lecteur de Coran à la mosquée, pour une somme de 325 réaux d’argent. Puis elle appartient à Osman, syndic des janissaires, ensuite à un droguiste, puis à un janissaire. En 1790, elle est la propriété de Hadj Mohammed Khodja, ministre de la Marine et, par la suite, vendue à Si Mahmoud Abd-el-Tif qui l’acheta en 1795 pour deux mille dinars d’or. En 1830, la famille Abd el-Tif est toujours propriétaire de la maison et il semble qu’elle le soit restée jusqu’en 1831.

Après 1831, ce djenan revient à l’administration coloniale française et est affecté à l’infirmerie de la Légion étrangère, jusqu’en 1836, date du départ de la Légion pour l’Espagne. La campagne, abandonnée, est restituée à la famille représentée par Sid Mahmoud Abd el-Tif qui finit par la vendre au Domaines en 1846.

Il y a peu d’informations concernant les vingt années suivantes, mais on sait qu’elle fut transformée en ambulance pour les soins aux cholériques du 22 août au 5 décembre 1866. Puis elle tombe dans l’oubli jusqu’en 1905, servant d’annexe au jardin d’essai.

En février 1906, le critique d’art Arsène Alexandre écrit à Charles Jonnart, gouverneur général de l’Algérie : « Il devrait exister à Alger, en dehors des musées, une maison des artistes. Cette maison peut être créée sans une aussi grande dépense que l’on pourrait le croire. Son emplacement existe et il est merveilleux. C’est la maison des Abd-el-Tif au-dessus du Jardin d’Essai et elle est en train de tomber en ruine. Cette demeure qui est encore ravissante, malgré son état de délabrement, est placée de telle sorte que les plus belles leçons de la lumière et les plus belles richesses de la nature s’y trouveraient, en quelque sorte, sous la main des artistes qu’on y logerait. La terrasse, sa colonnade, sa cour intérieure encore décorée de brillantes céramiques, son entourage de luxuriante verdure en feraient un séjour enviable. La maison des Abd-el-Tif est certes en mauvais état […] mais remise en état et logeant des artistes […] cette sorte de villa Medicis d’Alger deviendrait aussi célèbre qu’enviée. » En décembre de la même année, le critique d’art publie dans le quotidien L’Akhbar, dirigé par Victor Barrucand, une étude sur « les arts et les industries d’art en Algérie » et propose la création d’une Maison des artistes.

Léonce Bénédite, conservateur du musée du Luxembourg à Paris et fondateur de la Société des peintres orientalistes français, reprend l’idée et la fait aboutir en décidant le gouverneur général Jonnart à restaurer les bâtiments et à les affecter à une résidence d’artistes. En 1907, un arrêté du gouvernement fait de la villa Abd-el-Tif la maison des artistes métropolitains. L’architecte Gabriel Darbeda fut chargé de la restauration des bâtiments y faisant quelques aménagements mineurs. Les ateliers individuels, clairs et spacieux, ne furent installés qu’en 1925 dans une annexe de la villa.

La villa et ses jardins ont été classés sur la liste des monuments historiques en septembre 1922.

Le prix Abd-el-Tif, décerné sur concours, est créé en 1907 sous l’impulsion de Léonce Bénédite et Charles Jonnart, gouverneur général de l’Algérie. C’est la Société des peintres orientalistes français qui est chargée de l’attribution du prix : un séjour de un à deux ans en Algérie. Paul Jouve et son ami Léon Cauvy sont les premiers pensionnaires de la villa Abd-el-Tif en 1907. Cette villa, qui n’avait pas de direction, était gérée directement par les résidents. Les Abd-el-Tif sont au nombre de quatre-vingt-sept, dont soixante-sept peintres et graveurs, dix-sept sculpteurs et un architecte.

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